ROCHER : Madagascar- Tsaranoro

Pourquoi y aller ?

Madagascar, Mada pour les intimes, inspire souvent des images de terre ocre baignée dans les douces lueurs orangées d’un soleil couchant, la silhouette torturée d’un baobab se découpant dans le crépuscule… Et bien, une fois sorti de Tana (la capitale, Antananarivo) c’est exactement ça ! Rajoutez-y deux énormes tours de granit de plus de 800m et vous avez le parc du Tsaranoro ! Concrètement, vous vous retrouvez dans un vallée isolée, peuplée de quelques villages en terre, sans route goudronnée et au pieds de magnifiques voies de granit vertical.

Le Tsaranoro offre la possibilité de vivre à la fois une vrai petite expédition : on se retrouve loin de tout (notamment des secours ou d’un hôpital…) dans un magnifique pays sauvage et rude, mais on peut parler français et grimper sur des voies toutes équipées, assez bien répertoriées, sur un rocher propre et sans avoir besoin de tracer la marche d’approche à la machette !

 

 

Période de grimpe :

L’idéal : le mois de Juin. C’est le tout début de l’hiver austral, il ne fera pas trop chaud dans les voies (n’oubliez pas: granit noir et soleil tropical ne font pas bon ménage!). Juillet-Aout peuvent être un peu frais, Septembre n’est pas mal et le reste oubliez. Ne vous fiez pas au températures annoncées sur Tana, c’est dans les hautes terres il y fait plus froid qu’au Tsaranoro.

 

Style de grimpe :

Bon, pour ceux qui rêvent de fissures granitiques il faudra passer son chemin… Ici le granit est principalement dalleux et compact avec des passages devenant plus verticaux selon les voies. Petites arquées, grattons de pieds et belles envolées sont au programme, révisez bien les pieds-mains et prévoyez une extra dose de courage car les points de sont pas toujours au rendez-vous (du moins, pas aussi souvent que l’on pourrait le souhaiter!).

 

Comment y aller :

A moins d’organiser une prise en charge directement à l’aéroport avec votre hébergement dans la vallée (ô combien plus pratique mais bien plus cher), il vous faudra entamer un vrai parcours du combattant et s’armer de patience pour atteindre au but. Mais au moins, vous vivrez une vraie expérience malgache, incluant les arnaques, les douleurs intestinales, les heures compressées à cinq sur un banquette pour deux, votre sac (avec tout le matos) sur les genoux, et bien sûr les superbes routes locales parsemées de multiples nid d’autruches (oui, une fois passé le demi mètre de profondeur on ne parle plus de nid de poule…).

Donc si, comme nous, vous choisissez l’option numéro 2, voici quelques conseils :

Evitez absolument Air Madagascar pour vous rendre sur l’île ! Là bas, les malgaches l’appelle air-danger ou air-peut-être… Même si les tarifs sont alléchants vous n’avez aucune assurance que l’avion sera là, ni qu’il vous amènera à la destination voulue ! Bref, admettons que vous arrivez à Tana. De là il faut prendre un bus en direction de Fianarantsoa. Certain voudront vous vendre le billet jusqu’à Ambalavo, c’est une arnaque, le bus s’arrête toujours à Fiana (après 10 à 12 heures interminables). On est donc obligés de dormir à Fiana puis on reprend un autre bus le lendemain pour Ambalavo. Arrivés là bas, il vous faudra trouver un taxi brousse pour le village de Vohitsoaka, pas très loin. Arrivés là vous y êtes presque ! Vous pouvez organiser à l’avance un pick up par votre hébergement, vous ferez alors le reste du trajet dans un gros 4x4. Sinon vous pouvez vous rendre à pieds dans la vallée en marchant 2h30-3h sur la piste en compagnie des locaux, souvent curieux (les blancs à pieds sont assez rares !).

 

 

Hébergement :

Les choses changent vite, mais lors de notre voyage en 2014 il y avait deux camps : le camp catta et le camp de Gilles Gauthier le Tsarasoa. Dans les deux camps il est possible de dormir en camping ou dans un bungalow, d’être en demi-pension ou pension complète.  Le site de bloc se trouve entre les deux camps, plus proche du camp catta. Quelque soit le camp choisi, vous serez plus proche de certains secteurs et plus loin d’autres. Réservations par mail sur internet.

Nous avions choisi le camp de Gilles, repère des grimpeurs et ouvreurs. La vue est tout simplement magnifique, la cuisine pas mal, l’ambiance très simple et accueillante comme dans un petit gite et la déco très originale et créative (surtout dans les toilettes, face à la vallée !)

 

 

Topo :

Vous trouverez le topo le plus complet possible au Tsarasoa, sur la table basse du salon. Il y a constamment de nouvelles voies ouvertes mais les ouvreurs ne manquent jamais de laisser le détail de leurs oeuvres chez Gilles.

 

The « To-Do list » :

  • Out of Africa, 600m, 7a max un vrai petit big wall d’anthologie. Pour la petite histoire nous nous étions préparés pour une grosse journée de grimpe, n’ayants encore jamais grimpé autant de longueurs. Nous avions donc prévu de partir de nuit, de commencer à grimper la première longueur à la frontale et de redescendre tranquillement en marchant, bref une bonne journée de 10-12h. Au final, nous avons expédié les 14 longueurs en 5h mais dès le matin on a perdu une bonne heure en se trompant de chemin (ou plus exactement en tentant un raccourci inconnu, de nuit, à la frontale, dans la pampa…). Ensuite, depuis le sommet on a mis encore 5 bonnes heures pour redescendre/remonter/faire le tour/chercher une main courante/re-remonter/trouver le chemin/redescendre et enfin rentrer au camp juste avant la nuit… Bon, à notre décharge, les chemins de chèvres sont nombreux, les tas de cailloux/kairn aussi et le topo pas toujours très précis…

 

  • Pectorine, La Croix du Sud… Honnêtement on ne se rappelle plus le nom de chaque voie que l’on a faite, mais en tout cas on ne se rappelle pas avoir grimpé une seule bouse !